L'univers régit nos biorythmes, nous sommes tous programmés !
A quand remonte les premières études sur le lien entre chronobiologie et nutrition?
Ce concept n’est pas récent et Hippocrate en a probablement posé les premières pierres. Alan Reinberg (20e siècle) endocrinologue et physiologiste français a contribué aux fondamentaux de la recherche sur les rythmes biologiques. Plus récemment, Le Pr Jean Robert Rapin (Docteur en pharmacie, neurobiologiste et professeur de pharmacologie clinique à l’université de médecine et de pharmacie de Dijon) à l’initiative d’enseignements universitaires en micronutrition et en chronobiologie de la nutrition a joué un rôle majeur dans la compréhension du lien entre les biorythmes de notre corps et l’alimentation. En outre il en a permis une approche pratique et adaptée à notre mode de vie actuel. Il a été mon référent en la matière et mon enseignant pendant de nombreuses années. Une des clefs fondamentales dans la compréhension de ce lien est probablement l’étude des pics de sécrétion de cortisol et de l’insuline sur lesquels il a travaillé avec d’autres collaborateurs.
Dans des conditions physiologiques idéales, La sécrétion de cortisol est déclenchée 1h30 avant le lever du jour et suit un rythme de 4 pics majeurs à l’origine des 4 sensations de faim entre autre.
Idéalement, l’insuline suit également ce schéma de sécrétion, légèrement décalé. L’insuline est l’hormone de la lipogenèse, elle permet le stockage des glucides en lipides dans l’organisme. La nuit, sa sécrétion devrait être minimum pour permettre la lipolyse…
Travaux de Sapolski et Mac Ewen, Reinberg, Rapin
Ce lien entre meilleur moment de la journée et alimentation a-t-il été mis en pratique, dans certaines cultures par exemple, depuis longtemps ?
Chasseur cueilleurs, omnivores, carnivores … les ethnologues pourraient argumenter sur les orientations et organisations alimentaires naturelles de l’homme à travers les âges ou sur la nécessité d’adaptation de l’homme à son environnement tout simplement. Et si l’agriculture puis l’industrie alimentaire se sont développées à grand pas, la génétique de l’homme n’a pas eu le temps de s’adapter aux nombreux changements alimentaires. Ce qui n’est pas sans conséquence sur un plan de santé.
Alors Plus proche de nous regardons comment mangeaient nos grands parents. Ils adaptaient autant que possible leur repas en fonction de leurs activités de la journée et donc de leurs besoins physiologiques en nutriments. Petit déjeuner de roi pour faire face aux exigences énergétiques de la journée, diner de mendiants pour un sommeil récupérateur.
Quels sont les mécanismes de base qui régissent le lien entre chronobiologie et nutrition?
» La rythmicité est la propriété fondamentale de tous les organismes vivants » (JR Rapin)
Ainsi les secrétions hormonales et enzymatiques en lien à la gestion des nutriments présentent des pics et des creux en fonction du moment de la journée et donc une fonctionnalité exprimée ou réprimée. Dans la journée nous sommes sur un métabolisme à tendance énergétique alors que la nuit l’orientation est plutôt vers la réparation et multiplication cellulaire. La finalité probable de ces fondamentaux est la survie de l’espèce par la meilleure adaptation possible à l’environnement.
Nos biorythmes conditionnent donc la façon dont nous allons métaboliser et utiliser les nutriments et micronutriments et nous avons tout à gagner concernant notre santé à les respecter.
Inversement, Des habitudes alimentaires contraires à nos besoins physiologiques viennent perturber nos biorythmes et donc notre santé.
Ainsi Le respect de l’organisation des repas (4 repas à heure fixe) ainsi que du contenu de l’assiette en suivant la chronobiologie de la nutrition est favorable à la resynchronisation de nos biorythmes.
Ces besoins du corps en fonction des moments de la journée peuvent ils être intuitifs?
Ils pourraient probablement l’être dans l’absolu. Les nuances sont apportées par le fait que nos organismes sont soumis à des habitudes alimentaires entre autres qui ne respectent pas leur physiologie et biaisent leurs « programmations ».
L’industrie agroalimentaire leurre nos repères en proposant des produits transformés qui viennent par exemple flatter notre palais et la nuance entre besoin et plaisir est alors difficile.
D’autre part les nouvelles habitudes de vie où le temps d’un bon repas en famille se prend le soir plutôt que le matin est à contre courant des besoins de notre organisme.
Sans oublier l’épidémie de stress qui perturbe le biorythme d’un des piliers de notre équilibre de santé, le cortisol, et induit de multiples conséquences délétères.
Les contraintes extérieures de notre société (environnement, habitude de vie…) nous éloignent ainsi de nos possibilités instinctives sur le plan nutritionnel me semble t’il
1 réflexion sur “Chronobiologie et nutrition, un lien qui a traversé les âges…”
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